[SV2012-06] Jeep Safari, au départ de Ravda (BG)

En Bulgarie, nous ne pouvions pas passer une semaine à nous griller au bord de la Mer Noire. Il fallait bouger. Rapidement à la recherche d’idées d’excursions dans les environs, nous nous arrêtons devant la vitrine d’une agence de voyage… Là au milieu des visites de Varna ou de Burgas et de leurs environs et voire même d’Istanbul, nous tombons sur une affiche qui a de quoi attirer nos yeux aguerris. En photo, des GAZ-69 et UAZ-469, pour une excursion portant le nom de « Jeep Safari » !

L’agence est fermée mais nous décidons de revenir le lendemain. Ce soir-là, nous découvrons d’ailleurs que toutes les agences de la ville proposent cette excursion avec parfois de substantielles différences de prix. Mais l’une d’elles montre des photos où les 4x4 sont des Suzuki SJ410 et Jimny… ce qui nous fera craindre le pire jusqu’à l’arrivée de notre chauffeur quelques jours plus tard !

Le lendemain, nous retournons dans la première agence. Là on nous propose le fameux Jeep Safari en nous indiquant que cela dure deux heures à partir de 17 heures. Deux heures seulement ? Pourtant l’affichette en vitrine indique qu’il y a plusieurs visites dans un programme qui inclut le repas du midi ! Finalement, l’homme retrouve le bon safari, celui qui dure toute la journée. Son prix n’est d’ailleurs pas si éloigné de celui qui dure deux heures et, étrangement, il diffère sensiblement sur le dépliant présentant l’excursion en polonais et celui en russe... Qu’à cela ne tienne, on lui montre qu’on veut celui figurant sur l’offre en russe et nous nous acquittons de 50 euros pour nous deux, pour une journée incluant le repas et avec la garantie qu’il s’agira bien de véhicules russes…

Le jour venu, nous avons rendez-vous sur la place centrale de Ravda à 9h30 avec le responsable de l’agence. Il est ponctuel. Nous bavardons un peu. Il repasse un coup de fil pour savoir où se trouve le 4x4 qui finalement arrive quelques minutes plus tard. Rassurés, nous voyons apparaître au coin de la rue… un UAZ-469 kaki.

Nous prenons très rapidement la route, ravis que nous sommes, de pouvoir monter de nouveau dans un UAZ (*). Après moins de deux kilomètres en ville, nous nous arrêtons, pour prendre trois passagers supplémentaires : un couple de Tchèques accompagnés de leur fils. Celui-ci s’assoit près du conducteur, les parents escaladent la porte du coffre pour s’installer sur les strapontins. Après quelques kilomètres nous arrivons à un point de rendez-vous où nous attendent quatre autres UAZ ! Cela promet. Il fait déjà très chaud et j’en profite pour faire quelques photos. Trois autres UAZ finissent par arriver et celui qui s’est présenté comme le « guide » et qui parle plusieurs langues nous indique que nous allons pouvoir y aller. Un cortège de huit 4x4 militaires russes dans les rues d’une paisible station balnéaire, cela a de quoi surprendre. Et cela risque d’être amusant car 5 UAZ sont occupés par les enfants d’une colonie de vacances !

Au programme de ce « Jeep Safari » qui doit durer jusqu’à 16 heures : conduite extrême et « Jeep Masaz » (massage), tir à la carabine à plomb, mini-zoo, chapelle orthodoxe, tour de la télévision, repas et visite d’un bouilleur de rakia.

Très vite nous quittons la ville pour prendre la direction de la montagne que notre chauffeur nous décrit comme étant les Balkans. Quelques kilomètres qui nous permettent de constater un contraste saisissant entre la richesse des stations balnéaires de la côte et la pauvreté de la campagne à seulement quelques kilomètres de là. Sur des routes délabrées, nous croisons des Lada et des camions GAZ typiquement peints en bleu et blanc. Ces kilomètres parcourus à la campagne vont nous offrir des souvenirs que nous n’oublierons pas de si tôt. Etonnante vision, par exemple, que le chargement d’un troupeau de moutons depuis un camion IFA dans cette rutilante semi-remorque bétaillère.

Nous sortons rapidement de la route pour couper à travers champ en direction des contreforts des Balkans. Notre chauffeur nous demande de planquer appareil photos et choses fragiles et de nous accrocher. Est-ce le début du très attendu « Jeep Masaz » ? Presque. Car nous n’avions pas franchement prévu qu’il nous fasse le coup de la panne au milieu d’un passage de gué et qu’un autre UAZ surgisse pour nous éclabousser !!! Certes, il fait 35 degrés, mais nous n’avions pas besoin d’un bain de boue pour nous rafraîchir ! Le pire, c’est que notre UAZ ne redémarre pas et qu’il faudra nous tracter pour sortir de là et relancer le moteur... Au moins, nous en sommes quittes d’une bonne rigolade que partagent avec nous les enfants de la colonie !

Les évolutions s’enchainent à un rythme soutenu, ponctuées par le programme évoqué plus haut. A chaque arrêt, je fais de belles photos de nos tout-terrains soviétiques. Après un bon repas typiquement bulgare, nouvelle séance de « Jeep Masaz ». Alors que nous attendons notre tour pour une descente assez périlleuse, nous voyons apparaître à l’horizon une autre excursion comme la nôtre. Ceux qui se sont offert cette excursion ont vraiment moins de chance que nous car ils ont embarqué dans des Discovery et des Defender flambant neufs... Franchement, ils ont peut être la clim, mais cela a beaucoup moins de charme !

Après deux expériences de ce type, je ne le répéterai jamais assez. Si vous visitez un pays de l’Est et que l’on vous propose une excursion en 4x4, renseignez-vous sur le type de véhicule adopté et n’hésitez pas à vous inscrire. Vous ne le regretterez pas ! Pour vous donner envie, voyez les quelques photos ci-dessous.

La Bulgarie c’est fini ! A bientôt pour la suite,
VG

(*) relire ce souvenir datant de 2004 : http://autos.groups.yahoo.com/group/Sovietauto/message/1007