[SV2012-02] Museum für sächsiste Fahrzeuge e.V, Chemnitz (D)

Après le Tour de France, direction la Pologne. Comme à notre habitude, nous décidons d’agrémenter la longue route qui nous attend par quelques arrêts bien sentis. Le premier stop est ainsi prévu à Chemnitz, cette ville industrielle qui s’appelait Karl-Marx-Stadt à l’époque de la RDA. Il y a quelques mois, nous avions découvert l'existence d'un petit musée automobile qui semblait particulièrement prometteur :

http://autos.groups.yahoo.com/group/Sovietauto/message/6782

Toujours aussi fiable, le GPS nous emmène directement au musée et nous permet de traverser des quartiers de Chemnitz qui sont loin d’avoir été rénovés et qui nous plongent dans une ambiance digne de l’avant chute du mur. Le musée est situé dans un ancien garage qui s’avère être unique en son genre en Allemagne. Désormais classé, il s’agit d’un bâtiment en béton armé construit avant-guerre (une technique encore rare à l’époque) et qui dispose de plusieurs niveaux accessibles par un ascenseur à voitures.

L’un des responsables nous explique que le musée s’est installé là depuis quelques années et que la collection de voitures et surtout de motos qu’il présente appartiennent essentiellement à des particuliers. C’est au rez-de-chaussée que cela se passe. Comme toujours dans ce genre de musée c’est l’impression d’accumulation qui marque. On aurait envie de rester des heures pour tout détailler. Dommage qu’il n’y ait pas plus de voitures de l’après-guerre et donc de la RDA pour satisfaire notre passion pour cette période de l’histoire. Mais il faut dire que tout amateur d’Automobiles qui se respecte, aura de quoi s’en mettre plein la vue. La quantité de motos (même si ce n’est pas ma spécialité) et les quelques voitures est-allemandes présentes se suffisent à elles-mêmes. La plus remarquable reste cette exceptionnelle Wartburg à turbine, construite en 1979 par le Dr. Glaubrecht de Torgau.

Un lien nous en dit plus sur cette voiture : http://www.wartburgpeter.de/fr_03_05_turbine.htm

La turbine de cette Wartburg verte fonctionne à l’hydrogène. Elle est donc respectueuse de l’environnement ! Le moteur turbine (!) à 16,000 tr/min et développe la faramineuse puissance – pour une Wartburg – de 120 chevaux. La boîte de vitesse reste étonnamment d’origine, de même que la suspension et les freins... alors qu’elle est donnée pour plus de 200 km/h contre 175 km/h pour le modèle de base. Dans le coffre, on trouve un réservoir spécial. A l’intérieur, on constate qu’une petite console comporte divers instruments (vitesse de la turbine, pression d’huile, quantité de carburant et peut-être sa température).

Parmi les objets amusants, ce pupitre de la société VVR Lehrmittel permettant de présenter divers dispositifs lumineux (phares, antibrouillards, feux...).

Mais il y a toutefois quelque chose qui me chagrine. Lorsque j’avais découvert l’existence de ce musée, j’avais remarqué la présence de « samodelkas ». Ces voitures uniques réalisées par des bricoleurs... Et là, aucune voiture de genre n’est présente. Je retourne voir l’un des responsables du musée pour en savoir plus. En fait, et je ne m’en souvenais plus, l’article lu sur internet à l’époque concernait une exposition temporaire ! Elle avait fait grand bruit et attiré des amateurs du monde entier car les sept voitures présentées étaient absolument extraordinaires. Il m’explique qu’à l’époque de la RDA, de nombreux amateurs ont pu construire leurs propres voitures. Des voitures qui ont pu survivre parfois jusqu’à aujourd’hui et auxquelles le musée avait décidé de rendre hommage par le biais de cette exposition.

Souvent réalisées pour partir en vacances en famille sur des plateformes de VW Kübelwagen abandonnées çà et là dans des forêts durant la guerre, ces samodelkas s’inspirent généralement du Kombi Volkswagen, mais d’autres sont bien plus audacieuses, comme celles qui étaient présentées au musée. Il rêve aujourd’hui d’écrire un livre sur ces voitures et m’a montré de nombreux documents qui présentent des voitures exceptionnelles. Malheureusement, il semble s’accrocher à des difficultés liés aux droits photographiques et aussi à la réticence de certains propriétaires de ces voitures qui souhaitent rester dans l’ombre.

Ci-dessous, je vous propose quelques photos de ce Museum für sächsiste Fahrzeuge.

A bientôt pour la poursuite de ces souvenirs de vacances,
VG